Mon enfant est-il TDAH ou simplement turbulent ? 🤯

Temps de lecture : 7 min

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Le doute, ce compagnon fidèle des parents

« Mon enfant ne tient pas en place, il parle sans arrêt, il saute d’une idée à l’autre… Cinq minutes de calme ? Mission impossible. Il court partout, saute comme un ressort… Comment on le débranche ? ».
Parfois, vous vous dites que c’est un enfant comme les autres, que c’est juste son tempérament. Et d’autres fois, une petite voix vous chuchote : « Et si c’était autre chose ? ».  

Si vous avez déjà ressenti ce mélange de fascination et d’épuisement face à l’intensité de votre enfant, tout en vous posant des questions sur la nature de cette agitation. Vous êtes loin d’être seul. Et vous avez raison de vous interroger. Vous vous demandez si votre enfant est simplement un peu trop énergique, ou s’il y a quelque chose de plus profond, comme un TDAH ?  

Bonne nouvelle : la question est parfaitement légitime. Nous allons tenter d’y répondre ensemble, en posant les bonnes questions et en faisant le tri pour y voir plus clair.

Avoir un enfant plein d’énergie, c’est normal (ouf)

Tous les enfants ne sont pas faits pour rester assis huit heures par jour avec un calme olympien. Bouger, parler, explorer, s’éparpiller fait partie de leur développement normal (rappelez-vous comme on a presque tous usé nos propres parents par moment…). Et c’est même plutôt bon signe.  

Voici quelques comportements fréquemment observés chez un enfant plein de vitalité.
Et vous les connaissez sûrement déjà : 

Il court, grimpe, saute dès que l’occasion se présente (surtout sur les lits).
Il oublie souvent ses affaires, comme sa veste à l’école (mais se souvient parfaitement de l’endroit où sont ses cartes Pokémon).
Il vous interrompt 18 fois… alors que vous essayez de discuter avec quelqu’un.
Il passe d’une activité à l’autre en un clin d’œil, comme un ninja distrait.

Oui, tout cela peut être éprouvant. Mais ça ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un TDAH.  

Ce n’est pas le comportement isolé qui doit alerter, mais sa fréquence, son intensité et sa persistance dans le temps.

Le TDAH, c’est bien plus qu’un enfant “turbulent”

Comme vous le savez, le TDAH n’est pas juste une étiquette qu’on colle à des enfants un peu vifs. Ce n’est pas un simple manque d’autorité ou un trop-plein d’énergie. Ce n’est pas non plus une mode éducative passagère ou une excuse toute faite pour des comportements difficiles, comme certains aiment à le croire.  

C’est bien plus que ça. Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble neurodéveloppemental reconnu, qui touche les mécanismes cérébraux liés à l’attention, l’inhibition, la régulation émotionnelle et la gestion de l’impulsivité. Cela signifie que l’enfant ne “fait pas exprès” de ne pas écouter, de couper la parole ou de partir dans tous les sens : son cerveau fonctionne autrement.  

On parle ici d’un trouble invisible, mais bien réel. Et ce qui le différencie d’un simple tempérament vif, c’est l’intensité des manifestations, leur impact dans la vie quotidienne, mais aussi leur présence dans de nombreux contextes (école, maison, activités…) et leurs conséquences sur les relations sociales (autres enfants, parents, enseignants…).

Un enfant TDAH ne bouge pas juste “beaucoup” :

Il peut avoir du mal à rester en place, même dans des situations où c’est indispensable (en classe, au repas, dans une file d’attente).
Il ne “choisit” pas d’interrompre les autres : il a du mal à retenir ses impulsions.
Il n’est pas simplement rêveur : il décroche mentalement sans s’en rendre compte, même quand il veut bien faire.

Et ce n’est pas tout. Beaucoup d’enfants TDAH ressentent aussi une grande frustration face à leurs difficultés, ce qui peut entraîner des accès de colère, une faible estime de soi, ou même un retrait social. Ils sont souvent conscients de leur différence, mais ne savent pas comment faire autrement. Et ça, c’est dur. Pour eux, et pour leurs parents.  

Alors non, un enfant TDAH n’est pas juste un petit garçon ou une petite fille “plein(e) de vie”.
C’est un enfant qui fait de son mieux avec un cerveau qui fonctionne différemment, dans un environnement rarement adapté à ses besoins. Il a surtout besoin d’un accompagnement spécifique, bienveillant et éclairé, pour pouvoir s’épanouir.

Les signaux qui alertent (et ceux qui rassurent)

Avant de penser TDAH, mieux vaut prendre un peu de recul. Il est important d’observer attentivement ce qui se passe au quotidien, sans porter de jugements hâtifs. Voici quelques critères concrets pour vous aider à faire la part des choses entre un tempérament vif et un vrai TDAH.   

👉 Ce qui peut ressembler à du TDAH chez votre enfant… sans en être un :

Il remue dans tous les sens, mais devient étrangement zen quand il fait du dessin, un Lego ou son jeu préféré.
Les enseignants n’ont pas signalé de difficultés particulières. (À part quelques bavardages en classe avec ses camarades.)
Il vous coupe la parole, mais comprend la règle et arrive à patienter (au moins 3 secondes, c’est déjà ça).
Il oublie ses affaires, mais se rappelle exactement où il a caché ses cartes Pokémon ou son doudou préféré.
Il exprime ses émotions, a confiance en lui et se sent bien dans sa peau.
Il grimpe partout, mais peut rester tranquille quand l’ambiance est posée et qu’il se sent sécurisé.
Il fait des colères, mais elles s’expliquent facilement (fatigue, faim, frustration…) et passent comme un nuage.
Il est distrait en classe, mais suit sans souci quand le sujet le passionne (les dinosaures ou les volcans, au hasard).
Il rechigne à faire ses devoirs, mais une fois lancé, il va jusqu’au bout sans trop râler (ou presque).
Il rêve tout éveillé, mais revient vite à lui quand on l’interpelle gentiment.
Il est en mode tornade certains jours, mais ce n’est pas tous les jours, et souvent en fin de semaine.
Ses comportements “compliqués” s’améliorent visiblement quand on ajuste un peu l’approche ou l’environnement.

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👉 Des signes qui peuvent évoquer un TDAH chez votre enfant :

Votre enfant a du mal à se concentrer, même sur une activité qu’il adore. (Attention, sur certaines activités bien précises, les enfants TDAH sont aussi capables d’hyperfocus).
Il papillonne en permanence, change d’activité toutes les 3 minutes… et parfois en plein milieu d’une phrase.
Il vous interrompt sans arrêt. Même s’il veut bien faire, son cerveau agit plus vite que sa bouche (et que son frein intérieur).
Il semble en mouvement en permanence, même dans des situations calmes.
Il oublie ses affaires trop souvent, même avec des rappels quasi-quotidien.
Il a du mal à gérer ses émotions, réagit de façon excessive (colère, excitation, tristesse intense), sans toujours comprendre pourquoi.
Vous avez le sentiment que tout est toujours compliqué, désorganisé et épuisant.
Il ne supporte pas d’attendre son tour, même dans un jeu qu’il aime, même quand c’est bientôt à lui.
Il est décrit comme épuisant ou ingérable par plusieurs adultes différents (et pas juste après une mauvaise nuit).
Il semble ne pas écouter même quand on le regarde droit dans les yeux et qu’on parle calmement.
Il est encore en train de faire des cabrioles dans son lit à 22h30, malgré toutes les histoires du monde et une infinie patience de votre part.
Il se dévalorise facilement : “j’y arrive pas”, “je suis nul”. Et ça, ça fend le cœur.

Il est important de se rappeler que le TDAH ne s’exprime pas toujours de la même manière. Les signes peuvent varier d’un enfant à l’autre. Bref, pas de copie conforme : chaque enfant écrit sa version du TDAH à sa façon. Les repères qu’on a listés sont utiles, mais ils ne racontent jamais toute l’histoire.

D’autres pistes à explorer (ce n’est pas toujours du TDAH)

Il est essentiel de garder en tête que ce que l’on prend parfois pour un TDAH peut avoir d’autres origines. Ce n’est pas pour semer le doute, mais au contraire pour rappeler que les comportements d’un enfant sont le fruit d’un équilibre (ou d’un déséquilibre) souvent plus complexe qu’il n’y paraît.  

Prenez le sommeil, par exemple. Un enfant qui accumule les nuits trop courtes peut vite ressembler à une tornade miniature. Irritabilité, agitation, difficultés à se concentrer… cela pourrait faire penser au TDAH. Et pourtant, une bonne routine du soir et quelques heures de sommeil en plus peuvent faire toute la différence.  

Parfois ce n’est pas un trouble, mais juste une émotion qui déborde. Le stress, l’anxiété ou une grande sensibilité peuvent aussi donner l’impression d’un enfant toujours sur le fil. Il peut réagir avec intensité à ce qui l’entoure : il s’agite, explose pour un rien ou décroche complètement. Ça peut ressembler à du TDAH, mais ce n’est pas la même chose.
Être hypersensible ne signifie pas automatiquement être TDAH. Certains enfants TDAH sont hypersensibles. Mais l’un n’implique pas forcément l’autre. L’hypersensibilité, à elle seule, n’est pas un trouble neurodéveloppemental : c’est une manière de ressentir le monde, qui suit d’autres mécanismes.  

Un contexte difficile (scolarité compliquée, tensions familiales, déménagement…) peut également venir parasiter le comportement de l’enfant. Il réagit simplement à une situation qu’il ne maîtrise pas, avec les moyens du bord.

Pour y voir plus clair

Décoder ce qui se joue derrière le comportement d’un enfant, ce n’est pas toujours simple. Mais chaque question qu’on se pose, chaque tentative pour mieux comprendre, c’est déjà un pas dans la bonne direction.

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D’autres pistes à explorer (ce n’est pas toujours du TDAH)

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